Il y a d’abord eu Le Havre, en 2015. Puis Auxerre, Lens et Sochaux, un an après, suivis de Clermont en 2019. C’est désormais au tour de Toulouse et de Caen de rejoindre la liste des clubs de football de Ligue 2 passés sous la coupe d’investisseurs étrangers.
La vente du Toulouse Football Club (TFC) au fonds d’investissement américain RedBird Capital Partners a été actée en juin et la cession de 80 % du capital du Stade Malherbe de Caen à un autre fonds d’investissement américain, Oaktree, associé au producteur audiovisuel français Pierre-Antoine Capton, est en cours de finalisation.
Comment expliquer cet « engouement » pour un deuxième niveau de l’élite professionnelle hexagonale moins médiatique qu’une Ligue 1 souvent décriée elle-même pour son manque d’intérêt sportif – à mille lieues des championnats voisins européens –, qui plus est pour des clubs dont l’état de forme n’est pas flamboyant ?
Dernier de la Ligue 1 au terme d’une saison 2019-2020 certes tronquée en raison du confinement, Toulouse a été relégué en juin en deuxième division, après dix-sept ans dans l’élite. Caen l’avait précédé il y a un an, avant de finir le dernier exercice à une banale 13e place.
« C’est justement parce que les clubs sont en crise qu’il faut regarder la Ligue 2 comme un gisement d’opportunités », analyse le spécialiste en géopolitique du sport Jean-Baptiste Guégan.
Un ticket d’entrée à bas prix
« Venir en Ligue 2, par rapport à la Ligue 1 ou au reste de l’Europe du football, c’est venir dans un championnat à bas coût, où le ticket d’entrée ne représente quasiment rien », ajoute Pierre Rondeau, économiste du sport, pour qui les prochaines opérations « pourraient continuer à cibler la France » dès lors qu’en Allemagne la législation ferme la porte à l’arrivée de capitaux étrangers, et que les clubs anglais coûtent en moyenne plus cher qu’en France.
La crise sanitaire a précipité encore davantage certains clubs au bord du gouffre financier et permis de conclure des négociations de rachat à l’œuvre depuis plusieurs années.
Dans un entretien à la chaîne NBC en avril, Joe DaGrosa, ancien propriétaire américain de Bordeaux, en Ligue 1, à la tête du fonds d’investissement GACP, n’avait pas hésité à déclarer que la situation allait offrir « de grandes opportunités » aux investisseurs attentifs au milieu du ballon rond.
Si les arrivées de capitaux étrangers se multiplient, c’est aussi parce que « peu d’investisseurs nationaux se tournent vers le football en général et la Ligue 2 en particulier », relève Jean-Pierre Louvel, ex-président de l’Union des clubs professionnels de football et ancien dirigeant du club du Havre, le premier à avoir vendu ses parts à des investisseurs américains.
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September 02, 2020 at 07:28AM
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Football : la Ligue 2, nouveau terrain de jeu des investisseurs étrangers - Le Monde
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