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Wednesday, August 19, 2020

La fièvre du football a gagné Lyon pour la demi-finale de la Ligue des champions - Le Monde

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Des supporteurs mettent le feu à des drapeaux à Lyon, mercredi 19 août, après la défaite de leur club.

Un parfum de coupe du monde a flotté dans les rues de Lyon, mercredi 19 août au soir, à l’occasion du match opposant l’Olympique lyonnais (OL) au Bayern Munich, en demi-finale de la Ligue des champions. Ferveur, chants, tension, la fièvre du football a gagné les rues de la capitale des Gaules, dans un air de finale de 2018. Sauf que le public lyonnais a, cette fois, communié avec son club. Ce qui n’était plus arrivé depuis longtemps.

« Franchement, ils nous font plaisir, on a un peu raté le championnat mais on arrive dans les phases finales en Coupe de France, Coupe de la Ligue, et là le top européen... Cette équipe recommence à nous faire rêver, pourvu que ça dure », confie Clément, 20 ans, devant un bar de la Presqu’île. A ses côtés, en attendant le coup d’envoi, Max égrène les meilleurs souvenirs de la saison : Turin, Manchester City... Les dernières phases européennes laissent espérer que l’OL renoue avec sa glorieuse histoire. Plus haut, sur les pentes de la Croix-Rousse, Medhi fait défiler sur son téléphone portable les images de la soirée de samedi dernier, quand l’OL a sorti Manchester City. « On n’a jamais connu de soirées aussi animées », sourit le jeune homme.

Dès les premières minutes du match, la foule s’enflamme. Les joueurs de Rudi Garcia tiennent la dragée haute aux Munichois, et tous les espoirs sont permis. Place des Terreaux, derrière la mairie, des groupes vibrent au rythme des actions, face aux bars qui diffusent le match sur écrans géants. La rumeur enfle à chaque contre-attaque.

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Le premier quart d’heure est euphorique, lorsque l’OL semble faire douter le géant bavarois. Les chants de supporteurs se répondent, d’un bar à l’autre, la rue en guise de tribunes, comme si le stade de Décines s’était subitement délocalisé. Sans oublier les slogans au vocabulaire cru. Tout y est. L’ambiance est paradoxale. Le stade est vide sur l’écran de télévision. La clameur redouble à Lyon, comme si le public voulait envoyer de bonnes ondes jusqu’à Lisbonne, où se déroule la rencontre.

Nostalgie des championnats remportés

Les mesures sanitaires sont plutôt respectées. A l’intérieur des établissements, les tables sont espacées, personne n’est debout, beaucoup mettent leur masque en se déplaçant. Le matin, le maire Grégory Doucet a demandé aux Lyonnais de prendre leur responsabilité. «Que la joie puisse s’exprimer en pensant aux autres », a souhaité le nouvel élu écologiste, plutôt entendu. « Personne n’a le droit de rester au bar, on est ferme là-dessus », dit le patron d’un café, près de l’opéra. Dehors, beaucoup de monde et peu de masques sur les visages. Les distances sont respectées tant bien que mal, mais sans scènes de liesse exagérées. « Le vent emporte le virus », plaisante Fanny, attablée dans les rues piétonnes du quartier des Jacobins.

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A la 16e minute, le tir du capitaine lyonnais échoue sur le poteau. « Malédiction du Bayern ! », lance un quinquagénaire, en référence à la mythique finale de 1974, lorsque Saint-Etienne avait désespérément buté sur la barre transversale des Munichois. « Ah oui, je crois que mon père m’a raconté ça », relève un garçon taquin. Une minute après le tir sur le poteau, les Bavarois répliquent et marquent leur premier but. Les filets tremblent à la télé, le silence s’impose dans les bars lyonnais. Mains sur les têtes, yeux écarquillés. Ainsi va le football,
parfois cruel et contraire au sens logique. « Le Bayern avait la tête sous l’eau », dit Bixente Lizarazu à la télévision, en connaisseur, ancien arrière du club bavarois. Le défi s’annonce rude, les supporteurs le savent. « Si on ne marque pas tout de suite en début de seconde mi-temps, ça va être compliqué », commente Clément. La suite donne raison à ce supporteur qui n’a manqué aucun match européen cette année.

Deuxième but encaissé en première mi-temps. Le public veut pourtant y croire. Les chants redoublent. « Ils se battent jusqu’au bout, le Bayern c’est le Bayern », soupire un jeune homme, maillot blanc du club, debout sur une chaise, verre de bière à la main. Pendant ce temps, les livreurs sillonnent la ville à toute vitesse, s’accordant parfois un stop pour vérifier le score à travers les vitres.

Dans la cité à forte culture de football, l’histoire de l’Olympique lyonnais semble se réveiller avec cette soirée européenne de haut niveau. On lit son passé sur le dos des supporteurs, portant les maillots floqués aux noms des joueurs. Coupet, Gourcuff, Malouda, Fékir, Menphis… Maillots blancs, bleus, noirs… On dirait une revue générale à l’occasion d’un grand rendez-vous. Les souvenirs des championnats remportés reviennent, avec ses images des défilés de joueurs, sur le bus décapotable fendant la foule. A quelques minutes de la fin du match, le Bayern marque le troisième but, synonyme de défaite définitive. Les tables se vident rapidement, les groupes se dispersent. Pas de fête au programme. Quelques feux d’artifice semblent dire que l’OL a néanmoins remporté une belle victoire de prestige. On entend les derniers chants, ceux des fêtards attardés. Pronostic pour la finale ? « On est pour Paris parce que c’est la France, mais il ne faut pas le dire ! », s’amuse un supporteur.

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August 20, 2020 at 07:53AM
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